-les livres que j'aime bien- |
Comment voyager avec un saumon |
Narrateurs sans
âmes |
Aventures d'Arthur Gordon Pym
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Demande à la poussière
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La lettre
d'une inconnue |
La pitié dangereuse
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La nuit des temps |
24h de la vie d'une femme |
Si c'est un homme |
Paroles de poilus |
Les Russkoffs |
Les écritures |
Tistou |
Le petit prince |
Candide |
De l'autre
côté |
Paroles |
Livres en vracs |
Comment voyager avec un saumon > umberto Eco | |
Reste, il est vrai, la serviette rafraîchissante. le
problème c'est qu'on ne la distingue pas des sachets de sel, de poivre et de sucre, si bien que, après le sucre saupoudré sur la salade, la serviette rafraîchissante atterrit dans le café, servi bouillant dans une tasse faite en un matériau thermoconducteur, remplie à ras bord, afin qu'il puisse s'échapper facilement de vos mains brûlées au deuxième degré pour aller s'amalgamer aux sauces désormais engrumelées autour de votre ceinture. |
Narrateurs sans âmes > yoko Tawada | |
Depuis que je suis née en ce monde, je n'ai jamais
vu mon visage du dehors. Aucun miroir ne me montre à quoi je ressemble lorsque je converse avec quelqu'un d'autre. Je discerne souvent des traits énigmatiques sur le visage des autres. Ils me fascinent, et je les reflète sur mon visage. Mon visage est un cahier d'esquisses. |
Aventures d'Arthur Gordon Pym > edgar allan Poe | |
La clarté, quoique suffisamment brillante, ne fut
que momentanée. Cependant, si je n'avais pas été trop fortement agité, j'aurais eu amplement le temps de déchiffrer les trois phrases entières placées sous mes yeux: -car je vis qu'il y en avait trois. Mais, dans mon impatience de tout lire d'un seul coup, je ne réussis qu'à attraper les sept mots de la fin qui étaient:... sang, -restez caché, votre vie en dépend. |
demande à la poussière > john fante | |
Alors pas de larmes s'il te plait. Garde les pour Arturo
Bandini, parce que lui les malheurs ça le connait, et comme tracas,
ils se posent même un peu là, et j'ai même pas encore
commencé, par exemple je pourrais te raconter une certaine nuit sur la plage passée avec une princesse toute dorée, et sa chair qui ne me disait rien, ses baisers comme des fleurs fanées, sans odeur au jardin de ma passion. |
Livres pour fleurs bleues |
la lettre d'une inconnue > stefan Zweig | |
Lorsque tu arrivas, j'avais treize ans, et j'habitais dans
la maison que tu habites encore, dans cette maison où tu tiens maintenant entre tes mains cette lettre, mon dernier souffle de vie; j'habitais sur le même palier, précisément en face de la porte de ton appartement. Tu ne te souviens certainement plus de nous, de la pauvre veuve d'un fonctionnaire des finances (elle était toujours en deuil) et de sa maigre adolescente; nous vivions tout à fait retirées et comme perdues dans notre médiocrité de petits-bourgeois. |
la pitié dangereuse > stefan Zweig | |
Aujourd'hui encore, après de nombreuses années,
quand je me rappelle de sang-froid cet incident stupide, je dois me répèter que j'étais tout à fait innocent en commettant ce faux pas qui reposait sur un malentendu.De plus intelligents et de plus expérimentés que moi auraient pu eux aussi commettre cette "gaffe" d'inviter à danser une jeune fille paralytique. |
la nuit des temps > Barjavel | |
je suis entré et je t'ai vue. Et j'ai été
saisi aussitôt par l'envie furieuse, mortelle, de chasser, de détruire
tous ceux qui, derrière moi, derrière la porte, dans la sphère,
sur la glace, devant leurs écrans du monde entier, attendaient de savoir et de voir. Et qui allaient TE voir comme je te voyais. Et pourtant je voulais aussi qu'ils te voient. Je voulais que le monde entier sût combien tu étais merveilleusement, incroyablement, inimaginablement belle. Te montrer à l'univers, le temps d'un éclair, puis m'enfermer avec toi, seul, et te regarder pendant l'éternité. |
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24h de la vie d'une femme > stefan Zweig | |
cette scène était si bouleversante que j'eus
honte de me trouver là. Malgré moi je me détournais, gênée d'avoir vu, comme au balcon d'un théâtre, le désespoir d'un inconnu; mais soudain cette angoisse incompréhensible qui était en moi me poussa à le suivre. Vite, je me fis donner mon vestiaire et sans penser à rien de précis, tout machinalement, tout instinctivement, je m'élançai dans l'obscurité, sur les pas de cet homme. |
Témoignages -à lire absolument- |
si c'est un homme > primo Levi | |
extrait de la préface (...) Aussi, en fait de détails atroces, mon livre n'ajoutera-t-il rien à ce que les lecteurs du monde entier savent déjà sur l'inquiétante question des camps d'extermination. Je ne l'ai pas écrit dans le but d'avancer de nouveaux chefs d'accusation, mais plutôt pour fournir des documents à une étude dépassionnée de certains aspects de l'âme humaine. beaucoup d'entre nous, individus ou peuples, sont à la merci de cette idée, consciente ou inconsciente, que "l'étranger, c'est l'ennemi". Le plus souvent, cette conviction sommeille dans les esprits, comme une infection latente; elle ne se manifeste que par des actes isolés, sans liens entre eux et ne fonde pas un système. Mais lorsque cela se produit,(...) il y a le lager; c'est à dire le produit d'une concetion du monde poussé à ses plus extrêmes conséquences avec une cohérence rigoureuse; tant que la conception a cours, les conséquences nous menacent. |
paroles de poilus > jean-pierre Guéno | |
16 avril 1917 Chère femme et chers parents et chers tous Je suis bien blessé. Espèrons que ça ne sera rien. Elève bien les enfants, chère Lucie. Léopold t'aidera si je ne m'en sortais pas. J'ai une cuisse broyée et je suis seul dans un trou d'obus. Je pense qu'on viendra bientôt me sortir. Ma dernière pensée va vers vous. |
les Russkofs > Cavanna | |
La guerre est le produit normal, fatal, de toute réunion
d'hommes. Passe ta crise, gueule un bon coup et puis planque-toi. Sauve ta peau. Sauve ceux que tu aimes. N'en aime pas trop, t'aurais pas les bras assez grands. Ne perds pas ton temps et tes étonnements à découvrir que les hommes sont des sacs de contradictions, qu'ils croient détester tuer mais qu'ils adorent tuer, qu'ils ont peur mais adorent dominer leur peur, ils sont même très fiers de ça, ils appellent ça le courage... |
quasi-introuvable -un petit bijou ne le laissez pas filer si vous le trouvez chez un bouquiniste- |
les écritures > Cavanna | |
21.Dieu dit:"n'aurais-tu pas, par hasard, mangé
de ce fameux fruit ?" 22.Adam dit:"c'est la faute à la femme." La femme dit :"c'est la faute au serpent." Le serpent dit: "c'est la faute à mes mauvais instincts. J'ai été créé comme ça." 23.Alors Dieu dit au serpent: "Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tous les animaux, tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière." 24.Dieu manquait un peu d'imagination. 25.C'est depuis ce jour que le serpent a perdu les longues fines jambes dont il était si fier. |
pour les enfants / parents |
Tistou les pouces verts > maurice Druon | |
- Gymnastique, écoute moi bien, et ne le répète
à personne, dit Tistou un matin qu'il rencontra le poney dans la
prairie. Gymnastique remua l'oreille. - J'ai découvert quelque chose d'extraordinaire, dit Tistou à voix très basse; les fleurs empêchent le mal de passer. |
le petit prince > antoine de Saint-Exupéry | |
- Je connais une planète où il y a un monsieur cramoisi. |
classiques à relire |
Candide > Voltaire | |
-Les canons renversèrent d'abord à peu près
six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. La baïonnette fut aussi la raison suffisante de la mort de quelques milliers d'hommes. Le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes. Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha du mieux qu'il put pendant cette boucherie héroïque. |
de l'autre côté du miroir > lewis Caroll | |
- Voilà un bien mesquin calendrier, dit la reine rouge.
Chez nous, ici, la plupart du temps, les jours et les nuits vont simultanément par deux ou trois, et parfois en hiver nous avons jusqu'à cinq nuits à la fois...pour nous tenir chaud, voyez vous bien. - Cinq nuits seraient-elles donc plus chaudes qu'une seule? se hasarda à demander Alice. - Cinq fois plus chaudes, cela va de soi. |
paroles > jacques Prévert | |
La Cène Ils sont à table Ils ne mangent pas Ils ne sont pas dans leur assiette Et leur assiette se tient toute droite Verticalement derrière leur tête. |